Aucune nouvelle de toute la journée. A midi j’ai hésité à faire un aller-retour à la maison mais je me suis ravisé. J’ai retourné encore et encore dans ma tête toutes
Aucune nouvelle de toute la journée. A midi j’ai hésité à faire un aller-retour à la maison mais je me suis ravisé. J’ai retourné encore et encore dans ma tête toutes ces images, tes messages, la scène ce matin chez nous. Sans en conclure quoi que ce soit.
J’espérais qu’Alexia m’enverrait peut être des messages pour me dire comment cela se passait, comment tu étais à ton retour. Rien. Finalement peu après 17 H je reprends la route, la peur au ventre, les mains tremblantes sur le volant. Quand j’arrive à la maison le quartier est calme, presque silencieux, endormi. Un des chats du voisinage, assis sur le trottoir me regarde descendre de la voiture et me diriger vers la porte d’entrée. Je prends une forte inspiration et je rentre.
C’est toi que je vois en premier, débout dans le salon, près de la baie vitrée, dans un ensemble tailleur pantalon noir très classique, les cheveux sagement attachés. Tu te retournes alors que je pose ma veste au vestiaire. Ton visage est fermé, figé. Je te sens fatiguée ou en tout cas marquée. « Te voilà. Nous t’attendions ». Glaciale. Je te fixe sans rien dire.
Tu lances d’une voix forte vers l’escalier : « Carine, Alexia ! Camille est là. Descendez. » Je les regarde descendre. Carine calme, bien loin de l’hystérie de ce matin dont les seules séquelles semblent être la rougeur de ses yeux. Alexia, timide, comme si elle ne voulait pas nous rejoindre, le regard fuyant vers le sol, fragile comme jamais.
Plus tard elle me dira que tu l’avais consigné dans son bureau en lui confisquant son téléphone. Elle avait essayé de travailler un peu mais n’avait au final fait que se torturer et se culpabiliser pour sa conduite de la veille. Comme si tu les avais instruites de la conduite à tenir, elles s’assoient dans le canapé. Tu t’installes dans le fauteuil. Je reste debout paralysé, tAttentionisé.
Tu brises enfin le silence. « J’ai passé une des pires nuits de mon existence. Par votre faute. Du fait de votre nouvelle désobéissance. Je ne veux pas écouter vos excuses. Je ne veux même pas savoir ce que vous avez fait. Vous semblez croire que vous pouvez choisir quelles instructions vous pouvez suivre et celles qui seraient optionnelles. Le contrat entre nous quatre est pourtant clair depuis le départ. Vous me devez obéissance. » Tu t’arrêtes quelques secondes interminables. Le silence semble faire raisonner tes mots dans la pièce.
Tu reprends. «Ceci n’est pas un jeu. Surtout quand on final c’est moi qui doit subir personnellement les conséquences de vos décisions. Je voulais éviter cela mais je dois donc m’assurer que je contrôle pleinement vos corps. » Nouveau silence. Tu te lèves et prends un petit sac à main posé sur la table basse que je n’avais pas remarqué. Tu en sors deux objets que tu poses sur la table. Je les reconnais immédiatement : La cage et la ceinture de chasteté que tu nous as fait porter à Carine et moi à Paris. « Camille, Alexia, déshabillez-vous ».
Je sais que discuter ne sert à rien. Alors, je défais ma ceinture, fais tomber mon pantalon. Alexia me regarde un instant avant de commencer à se dévêtir. Quand nous ne portons plus rien en bas tu fais signe à Carine : « Vas-y mets leur ». Ma compagne commence par Alexia qui tremble sur ses jambes. Je la sens au bord des larmes, humiliée. Quand j’entends le clic de la fermeture je la vois serrer les poings, de rage, de honte. Puis Carine se penche vers moi et installe le petit piège doré autour de mon sexe. Dès qu’elle a terminé je remonte mon boxer ne voulant pas vous laisser le plaisir de me voir ainsi entravé. Nous nous rhabillons.
Tu récupères les clés et les glisse dans une poche de ta veste de tailleur. « Au moins je suis sûre que vous serez sages. Ce soir je sors en tête à tête avec Carine en ville. Vous lui avez fait passer des heures horribles et elle a bien mérité que nous passions des moments tranquilles toutes les deux. Débrouillez-vous pour dîner, le frigo est plein. » Tu ne sembles prendre aucun plaisir à ce que tu fais. Je ne reconnais pas la Maîtresse perverse mais hédoniste et joyeuse que tu es habituellement.
Après une courte pause pendant laquelle tu te lèves et te tournes face au jardin, les yeux dans le vague tu reprends : « Alexia, cette fois ci tu n’y échapperas pas. Demain soir tu es attendue par Tony à l’adresse où tu devais aller hier soir. Camille, toi tu retrouveras James et Nadia à leur hôtel. » Tu te retournes à nouveau. Tu souffles comme si tu étais contente d’en avoir terminé.
« Carine, on y va ? ». « OK oui ». Sans un autre mot vous vous dirigez vers le vestiaire, enfilez vos manteaux et quittez la maison. Alexia et moi restons quelques secondes immobiles. J’entends la porte claquer. Je ne dois pas être rentré depuis plus de 5 minutes. Je prends une grande bouffée d’air. Mon cœur bat à tout rompre.
Journal d’Alexia 26 octobre
Voilà tu as trouvé ta vengeance ou tu as juste envie de passer ta colère de cette façon. Tu me renvois chez ce Tony que je ne supporte pas. Il est odieux, vulgaire malgré tout et il est bardé de suffisance et surtout, telle que je te perçois maintenant, tu as dû lui dire qu’il avait carte blanche. J’en suis persuadée et je me demande s’il aura des limites. Je me demande juste si je vais supporter moralement ce qui va se passer. Mais de ça, tu t’en fiches je suppose.
Tu étais tellement en colère, tellement hors de toi et je ne sais ce que tu as dû subir par notre faute. De toute façon à quoi ça sert que je réfléchisse à quoi que ce soit ? Je vais y aller, je n’ai pas le choix sinon, je pense que tu me punirais d’une façon que je n’ose imaginer. Ne te demande pas si j’ai peur. Je te le dis tout net, oui j’ai peur ! Je vais y aller et je reprendrais mon journal pour que tu saches tout, même si je me doute, qu’un rapport te sera fait.
à suivre…
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