Lumières sur la collection Le sexe qui rit, dirigée par Stéphane Rose, chez La Musardine

J’avais lu déjà Monsieur et Madame Timètre ont un fils… et Le bêtisier des sites de rencontres  et je les avais trouvés relaxants, bien construits et surtout drôles. De plus je connais le directeur de cette jeune collection, Stéphane Rose, dont on ne décline plus le curriculum, humoriste, homme de télé, écrivain, éditeur pour les éditions de La Musardine, directeur de la collection littéraire Osez 20 histoires de sexe à laquelle il me plaît beaucoup de participer. Ma curiosité pour cette autre collection, fort différente, Le sexe qui rit, était donc  toute justifiée.  Qui peut en parler mieux que l’éditeur lui-même ? L’éditeur lui-même. J’ai donc demandé à Stéphane Rose de nous expliquer plein de trucs, mais on découvrira cela après la présentation des bouquins. Oui, je les ai tous lus. Un peu à leur manière, avec bonhomie, effronterie, humour de potache et humour haut de gamme en mélange, informations très sérieuses et informations inventées en mélange, tout ça servi par des écritures de bonne facture, ces livres font du feel good sans le savoir ou en faisant semblant de ne pas le savoir. Des livres qui causent sexe mais autrement, en prenant un point de vue particulier. Je me suis dans l’ensemble bien régalée. Il y en a pour tous les usages : ceux qu’on achète pour soi, qu’on veut garder dans sa bibliothèque pour les relire quand c’est l’hiver, parce qu’on peut pas sortir vu qu’il y a du vent, de la neige, du froid, autre chose genre la voisine top canon qui fait la mère Noël dans la rue (si si, ça peut arriver). Ceux qu’on achète pour offrir parce que sous le sapin des grands c’est rigolo et franchement pour un petit prix on peut faire un cadeau très sympa.

Allez, on les passe en revue. Bouquins, au garde à vous !

Marie Minelli, auteur de Comment transformer votre mec en Brad Pitt en 30 jours et Les filles bien n’avalent pas est sans aucun doute la gracieuse du groupe. Après avoir lu les deux opus, on a toutes envie de l’avoir dans notre équipe de copines. Elle cause bien, y a de l’humour à chaque point d’encre, c’est féminin et ça revendique, c’est pas prétentieux et c’est bourré d’indulgence. Moi j’aime bien l’indulgence. Tout ce qu’on veut après la lecture c’est garder nos mecs comme ils sont (un peu de Brad en sus quand même) parce que pour les critiquer entre nous, d’abord c’est mieux, parce que si on n’a pas Brad à la maison c’est qu’au fond on aimait mieux l’autre.  Les filles bien n’avalent pas est un projet que Marie Minelli portait depuis un petit bout de temps, j’avais vu la possibilité de ce livre sur son blog, à l’époque. Oui, à l’époque renvoie à une date incertaine et puis ça fait mi-chic mi-bobo, c’est pas mal. 

Carl Royer a écrit I love porn. Un bouquin bien documenté qui décomplexe l’usager du porno, qui montre que quand même, regarder des images de boules, depuis l’adolescence, est une priorité de l’humanité. Il alterne passages du possible journal intime d’un jeune garçon, passages drôles et passages polissons.

Ma pote auteur également pour la collection Osez 20 histoires de sexe, Aude Alisque, a signé 30 idées pour vous éclater pendant que votre mec regarde le foot en mangeant des pizzas. D’elle, on connaît ses grands yeux bleus, son insolence, sa plume enjouée et caustique. Elle fait une belle entrée dans la collection avec ce livre à potasser avant chaque coupe du monde.

Celui que je vous invite à placer sous les sapins sans modération est l’ouvrage de la très talentueuse Aurélie Stéfani. Eroticoloriages est un vrai kiff. Amusant, bien construit, à l‘érotisme détourné, ce livre propose des jeux, des dessins, ça donne envie de s’amuser. Le format se prête au cadeau, le prix finira de vous convaincre.

Quant à Stéphane Rose, il signe ou cosigne quatre  titres dont Qui a la plus grosse (avec Marc Dannam), un livre fort intéressant  qui ravira les amateurs de livres des records mais pas seulement. Je recommande également Les perles des urgences du sexe, à placer absolument sous le sapin, un livre qui recense les situations les plus insolites que rencontrent les urgentistes. Ce bouquin-là réussit un tour de force puisqu’il est plutôt universel, traite d’un sujet qui intéresse tout le monde et y a vraiment des trucs drôles à chaque page.

Une fois qu’on a fait ce tour de propriétaire, on n’a qu’une hâte c’est de donner la parole à Monsieur le Directeur.

Comment t’es venue l idée de cette collection c est quoi le concept ?
L’idée est partie d’un simple constat commercial: le rayon poche humour est très dynamique, beaucoup de titres se vendent bien, donc on  s’est dit à la Musardine: et pourquoi on ne lancerait pas notre propre  collection humour? Et vu que j’en écrivais déjà moi même chez J’ai lu  qui se sont pas trop mal vendus, mes chers camarades éditeurs m’ont  demandé de m’en occuper.
Le concept, c’est un thème qui a obligatoirement rapport avec le cul  (Musardine oblige), mais traité de façon humoristique. Avec une  exigence de forme: un truc autonome et qui se suffit à lui même à  chaque page. Un top 5, une brève, une fausse statistique, une image
détournée… Le but est de pouvoir ouvrir le livre à n’importe quel  endroit et tomber sur quelque chose qui peut se lire sans avoir lu ce  qui précède. Donc pas des livres qui se lisent de la première à la  dernière page, mais qu’on lit par petits bouts, comme un assortiment
de tapas à grignoter.
Comment sont choisis les auteurs ? Cooptation ? Envois de manuscrits ?
On ne reçoit quasiment aucun manuscrit pour la collection humour. Donc  mon boulot est de trouver des gens drôles, qui aiment le cul, et qui  maîtrisent ce type d’écriture laconique, très web et réseaux sociaux.  Et c’est beaucoup plus compliqué que ça en a l’air. Il faut renoncer à  faire de la littérature, du style, à se mettre en valeur par le  texte… Donc ce ne sont pas forcément des profils d’auteurs  traditionnels, plus des gens touche à tout, qui ne sacralisent pas  l’écriture, en tout cas qui sont capables de la désacraliser le temps
d’un projet pas sérieux.
C est quoi un bon thème?
C’est un thème qui, sous les oripeaux de la déconne, a du fond. Nos  livres 100% vannes n’ont pas marché. Donc soit il faut un message dans  lequel beaucoup de gens vont se retrouver, comme dans Les filles bien  n’avalent pas et autres clichés sur la vie sexuelle des filles, soit  une vraie baise documentaire avec plein de vraies informations dont on  s’amuse, comme Qui a la plus grosse? (et autres records sexuels ou Les perles des urgences du sexe, qui sont nourris de trucs réels qu’on n’a  plus qu’à « surligner » pour en révéler l’aspect comique. Mais on  réfléchit de plus en plus aussi en terme de titre et de couv  percutantes. Notre meilleure vente pour l’instant, c’est Les filles  bien n’avalent pas: ça claque, et la photo de couv répond parfaitement  au titre. Voilà globalement la direction qu’on essaye de prendre.
Merci m’sieur l’directeur, pour ce bel article !