Les éditions Ska

 

  J’ai découvert cette maison d’édition au détour d’une conversation avec Max Obione, sur LinkedIn, puis j’ai échangé avec Jeanne Desaubry et ces deux-là ont tôt fait de me convaincre de leur passion pour les écritures belles, singulières, les auteurs qui s’engagent. J’ai travaillé sur trois textes avec eux et je ne peux que me montrer heureuse du travail qu’ils savent accomplir quand ils accompagnent un auteur jusqu’au livre. Après, je me suis demandé, on est toujours animé par la curiosité, qui sont les auteurs qui sont publiés chez Ska. Et là, surprise, je découvre entre autres Emma Bovary, Alain Emery, Françoise Guérin, auteurs d’ouvrages intéressants, champions des concours de nouvelles mais pas que, investis pour certains dans la blogosphère et pour d’autres présents sur des projets que je connais bien comme la revue Récits de vie, par exemple. Je les ai pas mal croisés, avant d’être Aline Tosca. Je me suis dit, y a quand même une sacrée cohérence quand ils choisissent leurs auteurs. J’aime aussi cette démarche que nous pratiquons chez Collection Paulette aux Éditions du 38 : les auteurs sont repérés, contactés. Mais la porte reste bien sûr ouverte pour les candidatures spontanées.

J’ai eu le plaisir de lire une bonne dizaine d’ouvrages parus chez Ska, en polar, en érotique, dans la collection Mélanges et ce qui réunit ces livres, c’est l’écriture, le goût des styles et ça tombe bien parce que sans écriture, sans marque affirmée de la plume, perso, je m’ennuie vite. Et puis y a ce côté détaché, un peu de cynisme, un certain regard sur le monde. Si vous avez envie de découvrir qui sont les auteurs qui aiment Ska (et Ska le leur rend bien), je vous recommande un recueil collectif de toute beauté : La Sainte Valentine mais aussi une parodie déjantée et très bien écrite, La chatte bottée par Max Obione et un récit initiatique truculent par Claude Soloy, La maîtresse d’école. Le collectif vous permettra de lire Jeanne et Max dans des nouvelles délicieuses mais aussi d’autres auteurs qui méritent d’être connus et reconnus. Le point commun ? Tourner en dérision la Saint Valentin. Mais aussi et j’y reviens, l’art de manier habilement la plume. Je ne résiste pas à poser quelques questions à l’équipe de direction et pour y répondre c’est Jeanne qui s’y colle.

Bonjour Jeanne, peux-tu nous présenter les éditions Ska ?

Ska est née de la passion de Max et de la mienne pour la chose écrite et l’édition. Nous l’avions développée avec une maison papier qui en dix ans avait pris une belle place dans le monde du polar, malheureusement disparue après que nous l’avons cédée. Krakoen. Certains s’en souviennent… Nous croyons que l’édition a un avenir dans le monde numérique. Alors, comme nous apprécions particulièrement le format court, qui est un art vraiment particulier, nous nous sommes lancés dans l’aventure. Ska édite presque exclusivement des nouvelles, dans deux secteurs spécifiques : le noir et le rose.