Enfin ! Il était temps mais ça y est, Nikita semble avoir définitivement abdiqué. Il lui aura fallu trois semaines – vous vous rendez-compte, ça a été aussi long qu’ma fugue – pour qu’elle comprenne que z’voulais rien lui prendre. Et vous savez quoi ? Bien hier soir, elle était perchée sur le toit d’la voiture du déplumé, comme tous les soirs, ben elle m’a laissé monter aussi. Et là, nous étions côte à côte, scrutant l’horizon dans l’soleil couchant… C’était beau ! Pour peu, z’aurais presque écarté les pattes de d’vant pour hurler que z’étais le maître du monde ! Bon, il paraît qu’ça a dézà été fait et que qu’ça a mal fini puisqu’tout l’monde avait coulé.
N’empêche que ze comprends mieux pourquoi elle est touzours perchée Nikita, qu’est-ce qu’on voit bien et loin d’puis l’toit d’la voiture. Et encore, elle m’a dit qu’celle-là c’était pas si tant bien qu’l’autre qui est plus haute. Mais en zournée, c’est pas possible d’y être car il fait beaucoup trop chaud, on s’cramerait les coussinets. Z’voudrais bien essayer l’matin, r’garder l’soleil s’lever, ce s’rait très romantique, mais pour ça, faudrait qu’mes zhumains se lèvent plus tôt, ou alors qu’ils m’laissent dormir dehors… Ze sens qu’c’est pas d’main la veille que ça va arriver. Z’pourrai touzours d’mander à Nikita qu’elle me raconte comment c’est.
Ah ! Tu veux savoir ? Ben c’est pas compliqué : s’il fait beau, le ciel s’éclaircit et devient rose. Souvent, y’a les bêtes nocturnes qui font encore quelques vols, qu’ce soient les chauves-souris ou les zhiboux. S’il pleut, ben y’a rien à voir et faut s’planquer à l’abri. Tu sais Parsi, c’est des fois pas si tant chouette que ça d’passer la nuit dehors… Mais pour s’planquer, t’inquiètes y’a plein d’endroits : la ferme d’à côté, qu’est plus habitée, la maison d’la Yéyette où y’a plus personne non plus… En plus, dans ces baraques-là, c’est plein d’souris. J’sens qu’ça t’plairais, chasseur comme tu es. Et puis tu sais, Môman elle ment ! Y’a pas d’loup ici ! Elle m’a fait l’coup aussi de m’dire que l’loup il allait m’manger. C’est n’importe quoi, une légende urbaine pour faire peur aux chtiots chatons. Mais touâ et mouâ, on n’est plus des gamins à qui on fait avaler n’importe quoi hein ! Faudrait qu’elle accepte d’nous voir grandir, Môman. Si tu veux rester dehors la nuit, j’peux t’arranger ça. J’m’occuperai d’touâ et pissétout. Tu verras, c’est bien parce que c’est tout calme la nuit. Y’a presque plus d’voitures dans les rues et il fait vraiment tout noir. Mais ça on s’en fiche puisqu’on est nyctalopes tout les deux. Y’a qu’les zhumains qui voient rien, enfin presque parce que mouâ, on m’voit la nuit. C’est une des raisons pour lesquelles c’est pas si tant bien d’être blanche. Alors parfois, j’me fais une tenue d’camouflage et quand j’rentre, j’ai droit au sempiternel « t’es toute craspouille ! ». Tu verras, toi aussi t’y auras droit parce que les brindilles et autres morceaux d’feuilles, ils s’ront visibles sur tes poils ! Faut pas croire, l’noir aussi c’est salissant.
Bon, qu’est-ce qu’on fait maint’nant ? On va s’promener ? Aller, j’emmène à la rivière, on va aller zieuter les poissons. T’aime ça l’poisson Parsi ? En plus, sont faciles à attraper en c’moment, y’a plus beaucoup d’eau. Zou, on y va avant qu’ils nous enferment. Désormais, on s’aime et on va vivre en paix !
Parsifal & Nikita
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