Epidémie, méfiance et gestion calamiteuse

Je peux comprendre que certains trouvent que l’on en fait trop sur le Coronavirus, que la presse en fait ses choux gras.
Je peux comprendre – parce que c’est le cas – que la gestion de cette crise soit jugée calamiteuse ou pour le moins déficiente.

Par contre, et là j’en reviens aux médias et à ce qu’on leur reproche, plonger dans la théorie du complot tête la première, j’avoue que ça me laisse dubitative, car il faudrait admettre que le complot soit mondial et les victimes factices ! Les milliers de morts en Chine, en Iran ou ailleurs ne sont pas factices. On nous parle de protéger les personnes faibles, mais qui pense aux ravages que ce virus va faire a sein des camps de réfugiés dans lesquels les conditions d’hygiène et d’hébergement sont déjà désastreuses. Vis à vis de tous ces gens, ces théories fumeuses sont indignes.
Certes, pour l’instant, la situation n’a rien de catastrophique en France. Pour l’instant… Car quand on voit la vitesse à laquelle les cas de contamination se développent, cela n’a rien de réjouissant, même s’il ne faut pas sombrer pour autant dans la paranoïa. Il semble qu’au niveau gouvernemental, on fasse le choix de privilégier les intérêts financiers aux intérêts sanitaires… De cela, il faudra répondre un jour, car tout se paye tôt ou tard.
Grâce au rassemblement évangélique récent dans le secteur de Mulhouse, l’Alsace et le Nord Franche-Comté qui la jouxte ont vu le nombre de cas exploser en quelques jours. Donc oui, malgré les remontrances de certains, le Territoire de Belfort et autres zones limitrophes peuvent (doivent ?) être considérées comme des zones à risque élevé.
Qu’aurait dû faire la presse, que l’on montre du doigt ? Le taire ? Soyons sérieux deux minutes ! On a atteint un tel niveau dans la défiance (alors que rarement autant de fake-news ont été relayées par ces mêmes personnes sceptiques) qu’il semble aujourd’hui que plus aucune information ne paraisse crédible à personne. Et là, on ne peut s’empêcher de se dire que les malfaisants qui utilisent les fake-news à outrance depuis des années ont atteint leur but : généraliser la suspicion pour faire naître le chaos.
Si la presse ne relayait rien de l’évolution de la situation, tout le monde hurlerait au fait que « on nous cache tout/on nous dit rien » pour conclure ensuite en chœur que les médias sont à jeter (du coup, même résultat, mais avec des risques sanitaires beaucoup plus importants pour tout le monde) !

Alors je vous pose la question : y a-t-il une bonne façon d’informer quand il s’agit de mauvaises nouvelles ? J’ai toujours dit que je préférais savoir plutôt que de supposer n’importe quoi. Cela n’empêche pas de raison garder. Je ne me suis pas ruée en pharmacie, ni en hypermarché pour y faire des stocks absurdes. Cela n’a aucun sens et contribue au chaos. Les seuls qui se frottent les mains de cela, ce sont les industriels qui se gavent, et les boursicoteurs qui ont dû investir massivement sur les céréales et autres matières premières, contribuant ainsi à faire flamber les cours.

Je ne m’étendrai pas sur le choix scélérat que le gouvernement à fait en faisant passer son 49.3 sur la réforme des retraites concomitamment aux annonces de gestion (bien timides) de l’épidémie. Il est évident que cela a contribué à renforcer la défiance du public, il faudrait être idiot pour ne pas s’en rendre compte. C’est une des raisons pour laquelle j’ai utilisé l’adjectif « calamiteuse » pour qualifier la gestion gouvernementale. D’autant que, même après avoir laissé entrer 3 000 supporters italiens en France (alors que l’Italie avait déjà pris des mesures d’exception) sans aucun contrôle sanitaire basique, on continue de n’en faire aucun dans les aéroports… On interdit les marchés dans les zones considérées comme foyers viraux, mais les hypermarchés – lieux de concentration de masse par excellence – restent eux, ouverts. Et la liste serait trop longue à faire de toutes ces incohérences…

Au vu de la désorganisation de nos hôpitaux et services de secours, dont les personnels se battent depuis des mois pour réclamer des finances, des postes et des lits, j’ai de grosses craintes pour l’avenir d’ici à la fin de l’épidémie. Je souhaite bien évidemment me tromper… L’avenir nous le dira.

Donc, et je conclurai avec cela, sans tomber dans la paranoïa, il me paraît sage de respecter certains comportements de bon sens : éviter les embrassades et autres poignées de mains, les rassemblements de masse, les déplacements longue distance non vitaux. Et ne pas se ruer sur les produits de premières nécessité non plus, nous ne sommes pas en guerre ! Faisons fonctionner nos neurones, cela ne sera pas du luxe…