C'était il y a dix jours à peine : le Collège national des gynécologues et obstétriciens lançait un appel aux pouvoirs publics et aux politiques pour protéger les mineurs contre le
C'était il y a dix jours à peine : le Collège national des gynécologues et obstétriciens lançait un appel aux pouvoirs publics et aux politiques pour protéger les mineurs contre le porno. Résumé des faits :
- 50% des ados de 15-17 ans sont déjà tombés sur ces contenus sans les avoir cherchés, ce qui recadre et rend obsolète une solide partie des débats précédents. Jusqu'à présent, nous en étions restés à une vision très libérale de la consommation adolescente : "les djeunz sont curieux, on ne va pas les empêcher de se renseigner et d'être en phase avec les représentations culturelles contemporaines". Sauf qu'il existe une consommation non-volontaire. 92% des jeunes estiment qu'il est facile de trouver du porno.
- 46 % des garçons de 14-24 ans ont déjà regardé du X, et 28% des filles. L’âge moyen du premier visionnage est passé à 14,4 ans pour les filles et 14,3 ans pour les garçons.
- 48 % des garçons pensent que ces films ont participé à l’apprentissage de leur sexualité : 10 % beaucoup. Les filles sont 37 % à penser la même chose (3 % beaucoup).
- Sur la tranche des 15-17 ans, 9% des jeunes regardent tous les jours du porno, 5% en regardent plusieurs fois par jour. C'est beaucoup ? Descendons encore d'un cran dans l'âge, le chiffre augmente : 9 % des 14-15 ans regardent du porno plusieurs fois par jour, parmi lesquels 5 % de filles.
Du côté de la perception des risques, on constate un niveau raisonnable d'anxiété :
- 66% des jeunes pensent que le risque de dépendance est important
- 57% estiment que le porno peut pousser à des agressions sexuelles
- 57% estiment également que cela peut endommager la sexualité
- La moitié pensent que cette consommation peut créer de l'isolement social
- Un tiers évoque le risque de dépression ou de suicide (phew)
Pour comparer, la moitié des jeunes estiment que les jeux vidéo peuvent pousser à la dépression ou au suicide, tandis qu'un tiers jugent qu'un bon Zelda va encourager à l'agression sexuelle. Les trois-quarts d'entre eux associent également l'alcool aux agressions sexuelles (comme coupable ou victime).
Face à cette déferlante, les voix de nombreux experts commencent à se faire entendre - comment accepter la popularité des contenus les plus sexistes, tout en gérant les conséquences de l'affaire Weinstein ? Comment faire comprendre à des ados que ces deux paradigmes coexistent ? Pour l'instant, dans le monde des adultes, on continue de regarder ailleurs en sifflotant. Ahem.