A la maison, enfin !

Ze n’ai rien écrit depuis longtemps, mais ça y est, z’ai enfin fini ma grande traversée de la France pour aller dans ma maison pour la vie. Agnès m’a mis dans une caze avec mes couvertures et mon doudou et hop… En voiture tout l’monde !

C’est le soir que ze suis arrivé. Ma nouvelle Môman m’a pris dans ses bras et m’a caressé, mais ze savais pas où z’étais et z’étais encore chamboulé du trazet. Alors z’ai couru dans les escaliers et suis allé me cacher sous un canapé tout noir, comme moi.

Z’ai entendu Agnès me dire au revoir, mais ze n’ai pas bouzé. Ze lui ai dit au revoir mentalement, c’est pareil. Là, y’avait à manzer… Et ça tombait drôlement bien car z’avais vraiment très faim. Ze n’avais rien avalé depuis la veille, pour pas que ze sois malade en voiture. Et z’ai dormi, bien caché sous le canapé. Z’entendais qu’on m’appelait, mais z’avais vraiment pas envie de me montrer.

Quand tout a été calme et qu’il a fait nuit, z’ai fait une reconnaissance des lieux, en haut et en bas, tranquille peinard. Le lendemain soir, z’ai commencé à me montrer un peu. Mon Pôpa essayait de me pêcher avec un zouet et c’était drôlement rigolo. Ze lui ai léché la main, puis ze suis retourné me cacher parce que Môman elle a voulu m’approcher de trop près.

Mercredi, ce fut une zournée de folie. Z’ai fait un peu le fou le matin, à courir et sauter partout, ça faisait rire mes zhumains. Pis après, z’ai pas compris pourquoi, ils m’appelaient tout affolés. Z’ont même tiré le canapé en m’appelant. Moi, ze bouzais pas, me demandant ce qu’il se passait. Ils ont retourné toute la maison, puis Môman est partie ze ne sais où. Et quand l’zeune déplumé est rentré, z’ai entendu qu’ils lui disaient que z’avais disparu. Non mais n’importe quoi hein ! Z’ai erré durant vingt zours y’a pas si longtemps, c’est pas pour recommencé tout d’suite… Les zeunes doivent être plus malins qu’les vieux zhumains, car il a tiré le canapé et avec sa lampe, il m’a vu tout d’suite. Bon, z’avoue quand même que ze m’amusais à suivre le canapé qui se déplaçait… Et noir sur noir, ni vu ni connu ze t’embrouille. Bref, z’ai été démasqué ! C’est rigolo d’être démasqué quand tout l’monde doit porter un masque à cause de les pidémies vous trouvez pas ? Moi ça me bien rire.

Du coup, depuis mercredi soir, ze me montre plus. Et ça vaut l’coup car ils sont vraiment sympas ces zhumains. On zoue, on fait des câlins… Et hier soir, zeudi, z’ai mis en route ma boîte à ronrons. Ze m’amuse à me mettre debout sur mes pattes arrières pour réclamer des câlins et ze me roule partout, même sur les pieds d’Môman ce midi. Ze sais pas pourquoi, mais Môman elle dit que ze fais autant de bruit quand ze ronronne qu’un vieux moteur diesel… Pourtant, mes ronrons ils sont normaux ! Ce matin, z’ai nettoyé les lunettes de Pôpa a grands coups d’langue, puis après, ze lui ai pincé le nez avec mon museau. Paraît qu’Nikita elle fait ça aussi, alors pourquoi pas moi hein ?

Môman elle m’a pris dans ces bras tout à l’heure. Ze me suis laissé faire, sans sortir mes griffes. Et là, Pôpa il m’a mis un zoli collier autour du cou. Il est bleu, avec des diamants et une clochette. Bon, ça fait un peu bizarre parce que quand ze bouze, y’a un bruit qui me poursuit. Ils ont dit que comme ça, ils sauraient où ze suis même sans me voir.

Nikita, elle est moyennement sympa. Elle me souffle cette folle. Et si ze m’approche trop, elle grogne. Pour peu elle se mettrait en mode chat ninja… Pfff ! Elle passe tout son temps dehors, même ses nuits. Moi z’aimerais bien zouer avec elle pourtant. Môman elle dit qu’il faut être patient et que ça va s’arranzer. Z’espère… Elle a pas un caractère facile la Nikita Volfoni, moi z’vous l’dis.

C’est pas l’tout, mais z’ai fait le ramdam toute la nuit, le fou toute la matinée et tout le midi, là ze suis épuisé. Ze me suis couché sur la chaise du bureau, dans l’dos de Pôpa. Ze suis bien là, c’est le bonheur total. Mes zyeux y s’ferment tout seuls… Ronzzzzzz

Parsifal