En amour, il n’est pas toujours aisé de décrypter les signaux qui sont de manière évident des preuves d’amour, et l’ego des un-es et des autres, les projections que l’on

En amour, il n’est pas toujours aisé de décrypter les signaux qui sont de manière évident des preuves d’amour, et l’ego des un-es et des autres, les projections que l’on fait sur l’autre, ce qu’on a envie de croire et ce que l’autre souhaite nous faire croire, peuvent nous faire penser que des actions malfaisantes sont des manifestations d’amour. Une chose est certaine, c’est qu’un acte d’amour doit nous faire du bien et non pas nous faire souffrir. Quand une situation apporte de la douleur, c’est déjà un signe que ce n’est pas l’amour qui la guide.

Les crises de jalousie

“Tu nous tues, tu nous tues,
Jalousie, Jalousie, Nuance
Avec parano, de pas grand chose, mais,
Pourquoi s’entremêler entre lui et moi ?
C’est, c’est plutôt déplacé”

résume Angèle dans sa chanson “Jalousie”. Le malaise qui entoure cette notion de jalousie est bien perceptible. Cette émotion qui semble somme toute naturelle est trop souvent vue comme une preuve d’amour. Pourtant, la jalousie n’est pas une donnée positive dans une relation amoureuse. Elle engendre de la douleur et de la frustration pour celui/celle qui la ressent et peut créer un sentiment d’anxiété chez la personne envers qui elle s’adresse. “Qui est cette Julie dans ton téléphone ?” “Je suis sûr que ton soit-disant pote Stéphane te drague”, “Mais qu’est-ce qu’il fait à cette soirée, ça fait 20 fois que j’appelle” etc. Un jour ou l’autre, on a déjà été tous.tes sujet à cette angoisse désagréable. En réalité, ce que nous pensons être de l’amour est avant tout un désir nocif de possession de l’autre, qui peut trahir un manque de confiance en nous, en l’autre et en la solidité de notre relation amoureuse. A bien y réfléchir, comment pourrait-on penser que le souhait de vouloir contrôler l’individualité de l’autre soit une preuve d’amour ?Aimer quelqu’un et vouloir contrôler ses activités et les personnes qu’il/elle côtoie est paradoxal. Restreindre l’autre et mettre régulièrement en doute sa capacité à nous aimer assez pour ne pas nous blesser, crée un climat de défiance au sein du couple. Il est vrai que certaines personnes se sentent rassurées de sentir la jalousie de l’autre, mais il y a bien d’autres moyens plus sains et moins anxiogènes de ressentir l’amour de l’autre au quotidien.

Les violences verbales et violences physiques

Insulter l’autre, le rabaisser constamment dans ses propos, ne jamais soutenir ses initiatives, lui parler régulièrement avec agressivité, s’en moquer constamment en privé comme en public etc. Ce ne sont évidemment pas des preuves d’amour. Traiter son partenaire d’incapable en se disant que ça va le motiver, ce n’est ni motivant ni une preuve d’amour non plus. La violence verbale explicite ou implicite n’apporte et n’apportera jamais rien de positif dans un couple.
La violence physique non plus. On ne frappe pas une personne qu’on prétend aimer. Ceci n’est pas une preuve d’amour, mais une preuve de violence qui ne peut en aucun cas être assimilée à un trop-plein d’amour. Pour faire le lien avec le point précédent, la jalousie ne peut/ne doit jamais servir à justifier une quelconque violence verbale et/ou physique envers l’autre.

Culpabiliser l’autre et menacer face à la rupture

Est-ce vraiment nécessaire que les phrases “si tu me quittes je me tue” et “si tu me quittes je te tue” n’ont rien à faire dans une relation avec une personne ? Le crime passionnel n’est pas passionnel, c’est juste un crime. On ne tue pas et on ne se tue pas par amour. Cela n’est lié qu’à de l’ego, à soi et ses problématiques, et non à l’autre. Sans même aller au bout de l’action, vociférer ce type de paroles est une extrême violence verbale, qui tend à faire peur à l’autre, à l’intimider, à la culpabiliser, et à la séquestrer psychologiquement par peur des représailles. Ce genre de mots et d’actions ne sera jamais une preuve d’amour, ce sera toujours le signe d’une personne toxique, nocive et dangereuse.

Contacter le mec/la nana de son amant-e

Dans les mélodrames amoureux, il y a le classique de la situation d’infidélité et de cette troisième personne qui veut exister et se faire connaître, souvent par jalousie du couple officiel. Un des résultats de ce sentiment peut être de se sentir légitime à contacter la femme ou le mari de l’autre, dans l’idée de “rétablir la vérité”. Bien souvent, cela arrive quand l’amant-e décide de mettre fin à la relation adultère. Contacter son partenaire officiel devient donc alors le coup de la dernière chance, dans l’espoir de briser le ménage. Cela est une action tournée vers soi, qui peut se faire passer pour une volonté de prouver avant tout son amour à l’autre. “Je lui ai tout dit car je t’aime” ? Rectification : “je lui ai tout dit car je m’aime et que si je souffre, pas de raison que toi tu ne souffres pas”. Quel que soit le jugement que l’on porte sur les personnes infidèles, c’est de mauvaise foi d’attribuer ce comportement à une preuve d’amour. Ce n’est en aucun cas un acte bienveillant d’amour (même si c’est bien l’amour qui peut être à la source de cette volonté d’action), c’est un désir de vengeance, de blesser l’autre et de satisfaire son narcissisme. Surtout qu’il y a peu de chances que cette action vous permette de garder l’être désiré.